Île de France, les résultats de l’Enquête Globale Transport 2020 ( EGT )
À l’occasion des assises de la mobilité qui se sont tenues le 24 septembre 2019 à Paris, Île de France Mobilité a révélé les premiers résultats de l’Enquête Globale Transport 2020 (EGT) réalisée auprès de 7000 franciliens (ces enquêtes ont lieu tous les 10 ans auprès de plus de 20.000 personnes et s’étalent en fait sur 3-4 ans, ce qui fait qu’on a déjà le tiers des réponses pour « 2020 »).
Même si c’est du provisoire, des tendances importantes pour nos revendications se dégagent :
1) le nombre moyen de déplacements par personne et par jour est stable, à 3.8 : la « loi de Frédéric Héran », qui rappelle que l’évolution de modes de déplacement est une somme à jeu nul depuis toujours, se vérifie une fois de plus. La population de l’Ile de France ayant augmenté de 5 % de 2010 à 2018, le nombre de déplacements de déplacements tous modes confondus a augmenté de 5 %, soit 43 millions de déplacements par jour. Ces 3.8 déplacements représentent en moyenne 1h30 par jour. Les déplacements intra Grande Couronne, intra petite couronne et intra Paris représentent la grande majorité des déplacements, loin devant les déplacements banlieue-Paris. Les 2/3 font moins de 3 km.
2) la marche à pied est redevenue le premier mode de déplacement en Ile de France, repassant devant la voiture qui était passée en tête dans les années 80. Ce mode représente 40 % des déplacements, en hausse de 8%.
3) chiffre le plus important pour nous : la baisse des voitures et 2RM est plus rapide que prévue, à – 5 % alors que la population a augmenté de 5%. Même en grande couronne où elle avait continué d’augmenter alors qu’elle baissait à Paris depuis 30 ans, le nombre est stable alors que la population augmente. C’est un point d’inflexion : le début de la pente glissante pour la voiture (enfin ! que de place libérée pour les autres modes !). Plus important encore, c’est aux heures de pointe du matin et du soir que cette baisse est la plus forte. Or ce sont les prévisions de trafic en heure de pointe qui continuent de justifier un tas d’aménagements aberrants.
4) le nombre de déplacement en transports en commun a augmenté de 14 %, soit un peu moins vite que prévu il y a 10 ans (+20 %) malgré les énormes investissements en BHNS et tramways dans la région
5) la part du vélo continue d’augmenter très rapidement en relatif : + 30 %, mais avec 840 000 déplacements quotidiens (sans compter les 90.000 rabattements à vélo vers les gares, non comptés dans ces statistiques), nous n’en sommes qu’à une part modale de 2 %… Depuis 2001 (300.000 déplacements à vélo), cela a donc quasiment triplé, mais on partait de presque zéro (même pas de statistiques vélo en 1990…). Tous les intervenants – et pas seulement le représentant du Collectif vélo Ile de France – s’accordaient pour dire que c’est le mode qui a le plus fort potentiel de croissance (au fur et à mesure que les voitures vont laisser la place sur la chaussée, il n’y aura pas grand-chose à faire pour la récupérer…). A noter que 40 % des déplacements à vélo sont faits pour se rendre au travail : le vélotaf est donc bien déjà une réalité
Chiffres consolidés et plus détaillés à venir… dans 2 ans.
Benoit Carrouée, FCDE (Fédération des Circulations Douces en Essonne)