Publication du Bulletin 66 de Rue de l’avenir – Janvier 2023
Publié le 14 décembre 2022
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BULLETIN N° 66 – Janvier 2023
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Voir ci-dessous les contributions des différents correspondants locaux au bulletin 66 de janvier 2023
Pau – Florence Nunès
« 1000 pensées pour une rue piétonne »
Le temps d’un samedi matin, l’association « Pau à Vélo » a recouvert de fleurs, une partie de la rue Carnot, en centre ville, le long du parvis des Halles. Cette opération visait à proposer la piétonnisation de cette portion de rue nouvellement réaménagée, et qui ne nécessiterait aucuns travaux supplémentaires.
La voie recouverte de 1000 pensées, et ainsi libérée de la circulation automobile, a été investie par les passants, des danseurs de tango et des conteurs. Toutes les personnes qui étaient séduites ou enthousiasmées par cette proposition, pouvaient se faire prendre en photo avec les pensées, qui leur ont été offertes.
Ce sont environ 300 personnes qui se sont prêtées au jeu dans la matinée. Ces photos qui ont été ensuite adressées à la Maire de Pau et à la presse, comme autant de signatures accompagnant une lettre-pétition.
Pau à vélo demande depuis quelques temps déjà l’extension de la zone piétonne paloise.
Et si la piétonnisation de cette portion de la rue Carnot, ce n’était pas que ce samedi 15 octobre 2022 ?
Pour en savoir plus : https://www.pauavelo.fr/blog/2022/mille-pensees-pour-une-rue-pietonne/
Grenoble – Philippe Zanolla
Mise en place d’une ZFE
Afin de répondre aux obligations de la loi Climat et Résilience, la métropole de Grenoble va mettre en place une ZFE au 1 juillet 2023.
13 communes des 49 de la Métropole seront concernées par cette limitation de circulation des véhicules les plus polluants, complétant ainsi le dispositif ZFE déjà existant depuis 2019 pour les véhicules utilitaires et les poids lourds.
Dans le but de satisfaire tant aux enjeux de transition écologique que de justice sociale, la métropole ouvre à la concertation deux sujets majeurs : les modalités d’application de la règlementation (ZFE permanente ou avec horaire cas des week-end, dérogations…) ainsi que les dispositifs d’accompagnement.
Le public est invité à se positionner sur 5 items : horaires des restrictions de circulation, dérogations, axes exemptés, accompagnement, et cas des deux roues motorisés.
Espérons que les réponses obtenues ne conduisent pas à une ZFE à minima, et sans les bénéfices attendus sur la qualité de l’air.
https://metropoleparticipative.fr/cms_viewFile.php?idtf=43673&path=Cahier-de-concertation-ZFE.pdf
Toulouse – Jean Labbé, avec l’appui de Sébastien Aubry et Aurélie Ducruet
L’agglomération de REV en RER
Le REV (réseau express vélo) toulousain bouge : A terme, ce sont 270 km d’itinéraires cyclables de qualité qui doivent permettre de parcourir l’agglomération toulousaine à vélo en sécurité et de manière efficace.
Il sera déployé en 14 lignes : 12 radiales et 2 circulaires qui permettront aux différentes communes de la couronne (54) d’avoir de bonnes liaisons entre elles.
Longtemps demandé (depuis 2013), espéré, le schéma du REV toulousain a été voté en 2019 par le conseil métropolitain. La collectivité est entrée dans la phase de concertation : 5 réunions se sont déroulées du 14 novembre au 7 décembre 2022, réunissant 40 personnes en moyenne.
Une actualisation du guide des aménagements cyclables de l’agglomération toulousaine est à venir.
Toulouse Métropole réalise la partie qui la concerne, et le Conseil départemental de la Haute-Garonne prend en charge le réseau sur le reste du territoire, également au moyen de concertations dédiées.
2 Pieds 2 Roues, depuis longtemps fortement impliquée, a été très présente aux réunions, a rédigé un guide de recommandations pour réaliser un réseau attractif, sûr, confortable, ouvert à tous les cyclistes.
2 Pieds 2 Roues et Rue de l’Avenir Toulouse, demandent une réflexion globale « de mur à mur » respectant les autres usagers de l’espace public (piétons, riverains, commerçants…).
RER Toulousain : ça bouge !
Sous l’impulsion de l’association Rallumons l’Etoile https://www.rallumonsletoile.fr, qui promeut la mise en place d’un RER toulousain par « une approche pragmatique et fédératrice », les institutions prennent enfin position !
Tisséo, le syndicat mixte des transports, la Région Occitanie, Toulouse Métropole et le Département considèrent tous le RER toulousain comme une solution indispensable pour répondre aux besoins de déplacements de l’aire urbaine toulousaine.
Mais la question du financement continue de diviser les acteurs. L’annonce-flash du Président Macron permettra-t-elle de faire bouger les lignes, de débloquer des financements, et d’obliger les acteurs locaux à financer des avancées rapides en optimisant l’existant ( + de trains en heures creuses, le soir, le week-end) ?
Le tout pour des coûts raisonnables, surtout au regard des budgets encore trop conséquents consacrés à la voiture dans l’agglo toulousaine (autoroute Toulouse Castres, 2e rocade, nouvel échangeur sur le périphérique « Jonction Est », …).
Plus d’information :
Le Vœu d’un accord sur une 1ère phase du RER toulousain
RER phase 1 : vers un accord de principe en 5 actes ?
Nantes Métropole – Maryvonne Dejeammes – Rue de l’Avenir Grand-Ouest
Comité des partenaires LOM : la 3ème réunion plénière a fait le point des ateliers.
A noter, concernant la Ville apaisée, que la Métropole a réexaminé avec l’exploitant du réseau TC les axes empruntés par les bus : Accord pour passer 4 portions de rues à 30 km/h suite aux demandes des associations, et reconnaissance de l’absence d’impact sur la performance des lignes concernées.
L’atelier sera convié en 2023 pour le déploiement.
RDA_GO a cependant du regretter l’absence d’information sur la mise en œuvre du schéma stratégique piéton.
Journée UVT du Cerema Ouest « La mobilité des jeunes et des enfants », le 15 novembre.
Maryvonne Dejeammes et Stéphanie Le Dantec sont intervenues sur les enfants dans la rue, la sécurité aux abords d’écoles et les rues aux enfants.
Pour en savoir plus : La mobilité des enfants et des jeunes
Rouen – Jean-Paul Camberlin
Ceinture ET bretelles : Des cyclistes rouennais hyper protégés !
Rue Jeanne d’Arc – Rouen
La rue Jeanne d’Arc, axe majeur de la rive droite de Rouen, vient d’acquérir le statut de Zone de Rencontre.
A cette occasion une bande cyclable y a été signalée non seulement par un revêtement coloré, mais aussi par la pose de « blocs béton » !
Depuis des décennies, Rue de l’Avenir a œuvré contre le « tout pour la voiture », symétriquement devrons nous éviter le « tout pour le vélo » et ce, en poursuivant nos actions pour un véritable partage équitable et raisonné de la voirie entre tous ses usagers ?
Le « chacun chez soi » versus « la rue pour tous, cas de la partie basse de la rue Jeanne d’Arc à Rouen
Cette rue, très large, et axe principal NORD-SUD de la rive droite de Rouen vient d’être (en 2022) classifiée en zone de rencontre dans le but d’être à termes une rue piétonne. Elle va de la Seine à la gare SNCF, elle dessert, entre autres, des sites fondamentaux de notre ville : le théâtre des arts, le gros horloge, le palais de justice, le square Verdrel et autres lieux touristiques.
Dans un premier temps des feux tricolores ont été supprimées, ainsi qu’une quinzaine de places de stationnement, puis le revêtement a été légèrement refait, un simple enrobé de bitume et une bande cyclable rouge dans le sens de la montée.
Puis des « animations » y ont été peintes dont l’objectif affiché est décrit ainsi par Matthieu Normand, journaliste, dans un article du 3 juillet de Paris Normandie « Au-delà de leur aspect esthétique et symbolique, les fresques d’Inkoj (l’auteur) de rappeler, en détournant certains éléments des passages piétons, aux automobilistes de lever le pied et d’inciter les piétons à emprunter ces intersections ».
Toutefois ces marquages et l’aménagement d’une bande cyclable rouge posent la question de ces « vrais-faux » passages piétons et du détournement du concept de « zone de rencontre ».
Du passage piéton officiel…
« Le seul marquage imposé consiste en des bandes rectangulaires blanches parallèles à l’axe de la chaussée, d’une longueur minimale de 2,50 mètres en ville. La largeur de ces bandes est de 0,50 mètre et leur inter-distance de 0,50 à 0,80 mètre. Ces marquages sur la chaussée peuvent éventuellement être complétés par une signalisation verticale. »
aux marquages « animations pour les traversées piétonnes »
Thématiques, Pixels, en 3 D
Dans bien des villes, comme à Rouen, on constate la mode de marquages bâtard de (faux) passages piétons, quelques exemples :
Marketing « Artistiques »L’objectif affiché et affirmé de ces marquages est de « réduire l’usage de la voiture dans l’espace, ou a minima de l’apaiser » en sorte d’inciter des délinquants au respect du code de la route
Il souligne que la signalisation officielle en place, celle du code de la route, n’est pas suffisante et renvoie à la carence des pouvoirs publics pour faire connaître et faire respecter les mesures réglementaires concernant la protection des piétons.
Par ailleurs qu’en est-il de l’efficacité de ces tracés ? Surprenant à la première voire la seconde rencontre, il se banalisera vite pour l’automobiliste, le cycliste, le motard, qui le voit tous les jours.
Enfin si un piéton est renversé sur un vrai faux passage piéton, dans une vraie fausse zone de rencontre, quelle responsabilité mais surtout sentiment de responsabilité morale du conducteur de l’engin motorisé ou non, auteur de la collision ? Le stationnement sur un vrai faux passages piéton est-il verbalisable ?
La rue Jeanne d’Arc à Rouen est-elle une zone de rencontre* ?
Pour les piétons
Si oui, pourquoi ces marquages incitant les piétons à traverser à certains endroits alors qu’ils ont la priorité absolue partout ?
À la question d’un journaliste « Cela signifie-t-il que les piétons peuvent désormais librement se balader au milieu de cette partie de la rue Jeanne-d ’Arc ? » L’élu en charge du dossier (Nicolas Zuili, adjoint au maire de Rouen en charge de la rive droite) répond : « Peut-être pas quand même C’est surtout pour apaiser les traversées. »
Pour les EDP EDPM
Une bande cyclable dans une zone de rencontre ? cela est-il conforme à l’esprit de partage, d’égalité d’usage, de la notion de « rencontre » ?
Fallait-il transformer cette bande cyclable en l’équipant de bornes béton* (voir ci-dessous le complément) créant ainsi une rupture des cheminements, une rupture urbaine néfaste pour les étourdis qui admirent le bâti plutôt que le sol !
Certes il faut apaiser la circulation des véhicules motorisés ou non, certes il faut lutter contre l’insécurité les pollutions diverses et les gaspillages d’énergie mais, pour ce faire, faut-il avoir recours systématiquement à des artifices autres que la collection de règlements, textes de loi, et autres dispositifs existants et qui ont fait leur preuve ?
Jean Paul Camberlin
La zone de rencontre *
« Section ou ensemble de sections de voies en agglomération constituant une zone affectée à la circulation de tous les usagers. Dans cette zone, les piétons sont autorisés à circuler sur la chaussée sans y stationner et bénéficient de la priorité sur les véhicules. La vitesse des véhicules y est limitée à 20 km/ h. Toutes les chaussées sont à double sens pour les cyclistes, les conducteurs de cyclomobiles légers et les conducteurs d’engins de déplacement personnel motorisés, sauf dispositions différentes prises par l’autorité investie du pouvoir de police. Les entrées et sorties de cette zone sont annoncées par une signalisation et l’ensemble de la zone est aménagé de façon cohérente avec la limitation de vitesse applicable ».
Chelles – Jean-Pierre Févre
Être force de proposition pour améliorer les abords de nos écoles !
École G. Brassens- Courtry
Alertée par quelques parents, extérieurs à l’association ou adhérents, l’association Adequa (Chelles 77 et communes environnantes) avait déjà posé quelques réflexions sur les possibles ou réels conflits entre la circulation automobile aux abords des écoles et l’intérêt de disposer devant l’école d’un espace d’attente et d’accueil sécurisé.
Adequa s’est appuyé sur le guide « Rue scolaire, on a tous un rôle à jouer ! Pour des abords d’écoles sûrs et agréables », pour s’intéresser aux abords des écoles de son secteur, et aller plus loin dans la réflexion.
Ainsi s’est formé un corpus restreint mais argumenté sur lequel Adequa s’est appuyée pour élaborer une enquête qui a porté sur la totalité des écoles maternelles, élémentaires et primaires du périmètre de l’association, et a été présentée lors des derniers Forums des Association, et sur le site de Adequa.
Pour en savoir plus : ADEQUA – Cadre de Vie – Agir pour le Développement de la QUAlité de vie
Clermont Ferrand – Serge Fabbro
Dans la rue, cohabitons sans nous mettre en danger
Clermont Auvergne Métropole lance une campagne de communication pour pacifier l’espace public par une cohabitation respectueuse entre tous les usagers : « Dans la rue, cohabitons sans nous mettre en danger ».
La Métropole veut faire de la Mobilité un axe majeur de son action en améliorant sa « cyclabilité » et sa « marchabilité », mais aussi en restructurant efficacement son réseau de transport en commun, tout cela par la réduction de l’espace et l’usage de la voiture.
Toutefois, ces différentes actions nécessitent de promouvoir une cohabitation respectueuse sur l’espace public entre tous les usagers avec l’objectif d’une métropole pacifiée et agréable à vivre.
Ainsi après la « ville à 30 » à Clermont-ville, la Métropole a lancé en octobre 2022 une campagne de communication par affichage et par diffusion d’un Code de la Rue, rappelant les droits et devoirs de tous les usagers.
Espérons que tous ces messages seront bien intégrés pour la sécurité des usagers les plus vulnérables et le bien vivre tous ensemble.
Pour en savoir plus :
https://www.clermontmetropole.eu/habiter-se-deplacer/deplacement-et-mobilite/dans-la-rue-cohabitons-sans-nous-mettre-en-danger/
Clermont-Ferrand : sur la timide voie des rues scolaires…
Journal La Montagne du 14/11/2022
Pour sécuriser et apaiser les abords des établissements scolaires aux heures d’ouverture et fermeture des classes, la ville de Clermont-Ferrand a lancé mi-novembre 2022 un premier test autour de 2 écoles du centre-ville.
Cela constitue une approche prudente malgré la demande de nombreuses associations et de parents d’élèves.
Si le test donne de bons résultats, la volonté de l’élu chargé de la Circulation est d’étendre ce dispositif à d’autres écoles de la ville. Selon lui, il faudra trouver le juste équilibre entre l’attente de sécurité des piétons, parents et élèves et les déplacements automobiles des riverains.
Ce nouveau contexte ne pourra que développer de nouvelles habitudes encourageant les déplacements à pied ou à vélo.