Publication du Bulletin 68 de Rue de l’avenir – Juillet 2023
Publié le 30 juin 2023
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BULLETIN N° 68 – Juillet 2023
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Voir ci-dessous les contributions des différents correspondants locaux au bulletin 68 de juillet 2023
Toulouse – Jean Labbé
Le vent tourne en faveur des piétons ?
Après les études annoncées sur la disparition des feux tricolores, sur l’aménagement des passages piétons (règle des 5 m), sur l’aménagement de parvis d’écoles, Toulouse se penche sur un guide des bonnes pratiques en faveur de la marche à pied et sur le passage à la ville 30 assorti d’un code de la rue.
Sur ces nombreux dossiers, devenus des grands classiques, Toulouse se met à la page ! Autant de projets sur lesquels Deux Pieds Deux Roues tente d’être présente et compte faire valoir ses positions en participant aux réunions de concertation et en rédigeant ses propres contributions.
Bd Pierre Sémard à Toulouse : ce dont les piétons ne veulent plus !
Agglomération de Saint-Etienne – Anne De Beaumont
Une première victoire
Après deux années de bagarre tenace auprès de la Mairie, du Préfet, de la Métropole, notre action « Boucle urbaine » vient en partie d’aboutir : Le boulevard urbain stéphanois, équipé actuellement de 2 fois 2 voies, sera réaménagé devant plusieurs groupes scolaires (maternelles et primaires) dont le groupe Tardy.
Des travaux auront lieu cet été pour aménager devant cette école un rétrécissement de la voirie et pour y installer une voie bus+vélo. Même si cela ne règle pas le problème global posé par ce boulevard urbain à 2 voies dans chaque sens (Nous souhaitons une « Boucle urbaine » pacifiée sur toute la longueur avec un rétrécissement à une voie voiture), cela représente déjà une première avancée pour les parents et enfants de cette école.
La Mairie a annoncé que d’autres écoles exposées seront sécurisées à la prochaine rentrée scolaire, notamment avec des plateaux traversants.
Sécurisation des abords d’écoles
Dans la continuité de nos actions auprès des écoles, Place-aux-piétons-Loire-Sud (PAP-LS) travaille actuellement avec l’école Montchovet, suite à un accident d’un parent et d’un enfant en février.
Un travail de fond est en cours pour demander à la Mairie la création d’un parvis sanctuarisé devant la sortie de l’école, le transfert du parking de l’école plus loin, la fermeture du haut de l’impasse en rue scolaire, une vraie signalétique de l’école et la création d’un espace en zone de rencontre.
Plan de mobilité
La Métropole stéphanoise relance le chantier de son plan de mobilité (PDM), après un PDU qui n’a jamais été réactualisé pendant des années.
Dans ce cadre, PAP-LS travaille une proposition de « Magistrale » pour créer un axe structurant est / ouest, bien aménagé pour les modes actifs, entre la Gare principale de Châteaucreux et une autre gare à l’autre bout de la ville (gare Clapier).
Ce PDM va être travaillé dans un collectif rassemblant toutes les associations concernées par la mobilité durable (cyclistes, piétons, TC, …) pour mieux peser face aux élus métropolitains.
Amiens – Marie Hoël Landard
La Rue aux enfants fait des petits
Amiens a inauguré sa première Rue aux enfants en juillet 2022. En 2023, ce sont trois rues aux enfants qui seront organisées en début d’été dans trois quartiers de la ville, Sud-ouest, Renancourt et Elbeuf.
Elles sont portées par des habitants accompagnés de comités de quartier et centres sociaux.
La rue aux enfants de l’avenue du Soulier de satin, une rue très large dotée d’allées charretières et ombragée par des cerisiers est apparue dans un tout nouveau quartier en lisière d’Amiens.
Au programme cette année, le traditionnel circuit vélo, des jeux d’extérieur et de société, une slackline, des livres sur la nature et la forêt, des baptêmes de vélo cargo, un vélo smoothie et bien sûr, des crêpes, des glaces et beaucoup d’espace pour que parents, grands-parents et voisins se rencontrent.
Rambouillet – Claude Liévens
La Rambolution
À Rambouillet le 10 juin c’était la Rambolution : un défilé à 50 avec poussettes, cannes et vélos, vélo cargo, remorques, etc., pour réclamer l’apaisement de la ville et faire la promotion de trois solutions qui « ne coûtent pas de pognon ou presque », juste de la volonté politique : 30km/h respectés, trottoirs libérés, DSC généralisés.
Sceaux – Maurice Zytnicki
Le Printemps des transitions à Sceaux (92) – 13 mai 2023
Rue de l’Avenir a participé au « Printemps des transitions » organisé à Sceaux (Anne Faure, Yvon Bellec, Vincent Chas) Cet évènement fut l’occasion pour l’association d’aborder plus largement le thème de la ville apaisée et de ses enjeux en matière de décarbonation, de nature en ville, de biodiversité et de mobilité.
Une approche innovante de la mobilité au Sud de l’Ile de France
Mobilités et transitions
En mai dernier, la ville de Sceaux organisait un « Printemps des Transitions », événement qu’elle a voulu fédérateur de questions souvent séparées : mobilité, biodiversité, économie circulaire et solidaire, bas carbone. Rue de l’Avenir y tenait un stand. Anne Faure, Yvon Bellec et Vincent Chas étaient présents.
Ce fut une très bonne occasion de discuter avec des élus et des riverains. De voir comment la ville de Sceaux avait organisé une communication sur les transitions. Elle avait vu grand. L’espace était organisé en quatre « villages » avec des animations variées. Mais l’intérêt pour une association comme la nôtre était aussi de voir le lien entre les questions de mobilité et le contexte global de l’environnement. Et comment, sur la base des initiatives prises pour le vélo, en imaginer d’autres plus spécifiques à la marche.
Ville vélo
Jusqu’à présent l’effort de la ville de Sceaux en termes de mobilité douce a surtout été consacré au vélo. Patrice Pattée, l’élu en charge de la mobilité, en est un ardent défenseur et ce depuis longtemps. Déjà en 2009, les sens interdits étaient ouverts aux vélos. La ville à 30 est devenue la règle. « Avant, on nous traitait de noms d’oiseaux, se souvient-il ». Pour lui, les pictogrammes cyclistes en milieu de chaussée ont été un signe fort et ont contribué à légitimer la présence des vélos à égalité avec les voitures.
Lors de l’événement de mai 2023, l’élu s’est investi dans l’organisation d’un parcours qui a associé les professeurs de sport et les parents des 4 écoles de la ville. Cent enfants y ont participé. Les boucles montraient la possibilité d’éviter les départementales ; elles passaient par les points d’intérêts que sont les écoles, collèges, lycées, MJC, jardin de la Ménagerie. Une boucle par école. Pendant les parcours d’une heure, aux points de vigilance, des explications étaient données sur les règles de priorité.
À l’autre bout de la pyramide des âges, c’était la volonté de montrer que l’autonomie peut être prolongée avec des présentations de vélos adaptés aux séniors, en l’occurrence des tricycles avec panier pour les courses.
Quid de la marche ?
Autant de signaux en direction de la (très louable) cause cycliste donnent à réfléchir. La revendication d’infrastructures par les avocats du vélo devrait trouver son équivalent pour les trottoirs, les bancs et les piétonnisations.
Imaginons un instant. Donner du plaisir de marcher en soignant la qualité visuelle. Faire évoluer les permis de construire pour intégrer des éléments floraux : glycines, jasmins, iris…et des parfums pour singulariser des lieux.
Pour Patrice Pattée, la végétalisation est un vecteur d’apaisement. Pourquoi ne pas donner une identité à des rues grâce à des essences d’arbres qui leur soient particulières ?
Si l’on veut, à l’instar du vélo, différentier l’intérêt de la marche selon qu’on s’adresse aux séniors ou aux enfants, les premiers seront sans doute plus sensibles au volet santé. Pourquoi pas des campagnes avec des médecins ou des organismes d’assurance santé autour de thèmes comme : développer les poumons et donc l’endurance, entretenir le cœur, muscler le bas du corps, réduire l’hypertension artérielle, perdre du poids, réduire le stress… Plein de choses à dire…
En direction des enfants, on imagine volontiers une approche ludique : on trouve des applications mobiles pour aider les piétons à trouver leur chemin et à découvrir des itinéraires agréables.
D’autres applications de type « Walk to Win » permettent, grâce à un podomètre connecté, de gagner des « récompenses » en marchant un certain nombre de pas par jour.
En y ajoutant les rues aux enfants, l’effort de mixité entre habitat, commerces et emplois, les pistes ne manquent pas…. Il existe une attente.
Dijon Métropole – Christian Germain et Michel Petit
Aménagements de zones 30 aux abords des écoles, une opportunité pour l’écomobilité scolaire ?
Nous avons visité les récents aménagements de zones 30 (printemps/été 2022) de deux communes situées à l’est de la métropole : Neuilly-Crimolois (3100 hab.) et Sennecey-les-Dijon (2000 hab.). Ils ont été réalisés en lien avec les services de Dijon Métropole et se concentrent surtout autour des écoles.
Dans chacune de ces deux communes, la rue de l’école a été mise en sens unique (mais sans double-sens cyclable !) et la chaussé rétrécie. Des stationnements sur chaussée ou à cheval sur le trottoir ont été multipliés, les entrées de zone 30 sont pourvues d’écluses à passage alterné avec ligne d’arrêt côté non prioritaire et certains virages larges ont été resserrés par peinture au sol de zébras. Un usage massif – voire abusif ? – de potelets et de barrières n’est pas toujours du meilleur effet (photos).
La commune de Sennecey se distingue de sa voisine par la présence des premiers giratoires « à la hollandaise » de la métropole (priorité à la piste cyclable) et un discours assumé de la municipalité : « Apaiser la circulation routière contribue à renforcer la cohabitation entre les différents modes de déplacement mais aussi à réduire les pollutions, notamment sonores ».
La généralisation du 30 km/h en ville est un enjeu majeur aujourd’hui dans de nombreuses communes. »
Malheureusement, de son côté, la Métropole n’a toujours pas fait le choix politique de la généralisation des zones 30.
https://commune-sennecey-les-dijon.fr/fr/nw/1470172/922755/sennecey-les-dijon
Nantes Métropole – Maryvonne Dejeammes
Expérimentation d’une rue scolaire, école de Longchamp à Nantes
Malgré une modification de circulation et l’aménagement de l’espace devant l’entrée de l’école, les parents d’élèves ont obtenu l’expérimentation de la rue fermée lors de l’entrée des élèves le matin. Ils ont pu mobiliser des parents pour gérer les barrières aux deux extrémités de la rue.
Les services de Nantes Métropole ont procédé à des observations et comptages de vitesses de circulation dans le secteur. Un bilan sera établi pour décider de la pérennisation. La question de la gestion des barrières (personnel ou parents) pour fermer les « rues scolaires » apparaît pour d’autres exemples dans la métropole.