Renforcement de la sécurité des passages piétons
Deux mesures ont été adoptées récemment pour améliorer la sécurité des passages piétons : la ligne d’effet à 5 mètres en amont des passages piétons et l’interdiction de stationner 5 mètres avant un passage piéton. L’enjeu est désormais de promouvoir leur application.
L’arrêté ministériel du 12 décembre 2018 instaure la possibilité de tracer une ligne d’effet à 5 mètres en amont des passages piétons afin d’assurer une bonne visibilité des piétons qui sont en train de traverser.
Ligne d effet
Beaucoup de piétons ont été tués par une voiture ou une moto qui a dépassé un véhicule qui s’était arrêté pour laisser traverser des piétons, mais trop près du passage piéton.
Le principe d’une telle ligne est depuis longtemps adopté par beaucoup de pays dans le monde. Puisque l’arrêté permet maintenant de tracer une telle ligne en France, il serait souhaitable, pour la sécurité des piétons d’équiper le plus vite possible tous les passages piétons importants, c’est à dire situés sur des artères supportant beaucoup de trafic, spécialement ceux qui sont situés en section courante, c’est à dire sans feux de carrefour.
Le décret du 18 mai 2020 aborde quant à lui, en particulier, l’interdiction de stationner 5 mètres avant un passage piéton.
Les précédents décrets du 2 juillet 2015 et du 23 octobre 2019 avaient déjà modifié le code de la route (art. R.417-11) en qualifiant de TRÈS GÊNANT (135 €) le stationnement 5 mètres avant les passages piétons des véhicules motorisés, à l’exception des motos, cyclomoteurs, des vélos électriques et des trottinettes électriques.
Le nouveau décret du 18 mai 2020 supprime l’exception de l’interdiction accordée aux motos et précise que cette interdiction de stationner sur ces 5 mètres s’applique aussi aux motos et aux cyclomoteurs.
Cette interdiction générale (voitures et motos) ne s’applique pas s’il s’agit d’une place de stationnement matérialisée (marquée en peinture au sol), mais les municipalités sont tenues de supprimer les places marquées à moins de 5 mètres avant le 31 décembre 2026. Ce délai étant exagérément long il est essentiel d’intervenir collectivement au niveau associatif pour que les municipalités adoptent le principe d’un quota de réalisation de 50% en 2023 et qu’une communication ciblée en direction des collectivités locales soit organisée par la Délégation à la sécurité routière.
Une adaptation souhaitable dans l’application de ces mesures
1°/ Les caractéristiques de la ligne préconisées par l’arrêté du 12 décembre 2018 sont insuffisantes pour assurer la sécurité des piétons : cela ferait une ligne peu visible, peu incitative, donc peu respectée : des traits de seulement 15 cm de large et trop espacés entre eux. Là où une telle ligne existe déjà, par exemple pour les sas vélos, elle n’est pas respectée. Prenons donc ce qu’il y a de bien dans l’arrêté du 12 décembre : la possibilité de tracer une ligne 5 m avant le passage piéton, et adoptons des traits suffisamment visibles et incitatifs : épaisseur de 40 à 50 cm, assez serrés (espacés seulement de la moitié de leur longueur), comme le montre la photo ci-dessous du « passage piéton sécurisé », qui regroupe les 5 dispositions sécuritaires.
2°/ Le code de la route interdit de stationner 5 m avant un passage piéton et si les conducteurs sont censés le savoir il n’est pas inutile de le rappeler avec une bande jaune.
Jacques Robin
Ingénieur routier Accidentologue
En savoir plus : https://www.securite-routiere-plus.com/
Vous pouvez retrouver sur le catalogue du CEREMA https://www.cerema.fr/fr/centre-ressources/boutique/plan-actions-mobilites-actives-pama
la fiche N° 10 Recommandation de neutralisation du stationnement motorisé délimité -MISE A JOUR JANVIER 2020